Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
samedi 30 novembre
2024 |
2024 |
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ce
travail est commencé depuis 9101 jours
(19 x 479 jours) |
et
son auteur est en vie depuis 23554 jours
(2 x 11777 jours) |
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ce
qui représente 38,6389% de sa vie |
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hier | L'atelier
du
texte |
demain |
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table
des narratrices et des narrateurs |
les narratrices et les
narrateurs du protocole
d'écriture de 2024 |
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mardi 30 novembre 2004 | précédemment | 12 novembre 2024 | Esteban | Je suis sorti ce matin. Avant de sortir, une infirmière m'a
enlevé les agrafes. C'est presque dommage. Elles amusaient les enfants.
Ils se sont amusés à les compter. Je ne me souviens plus combien ils en
ont trouvé. Je n'ai pas mal. C'est assez normal, car j'ai des anti douleurs puissants qui allient le paracétamol et la codéine. Cela m'endort. C'est normal aussi. Je ne sais quoi penser de tout cela. Alors, j'essaie de ne pas y penser. Quand j'y pense, je me dis que ce n'est pas à l'opération que je dois penser, mais à la suite. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que la suite sera brève. J'ai demandé au chirurgien qui m'a opéré ce qu'il en pensait. Il m'a dit qu'il était trop tôt pour le savoir. Ils doivent encore attendre des analyses des cellules des tumeurs. Ils m'ont déjà fait le coup la dernière fois. Les jours sont courts et raccourcissent encore. La première fois que j'ai été opéré, les jours rallongeaient. C'est peut-être parce que les jours rallongeaient que j'avais meilleur moral que maintenant. Ou bien alors c'est parce que je ne savais pas encore ce qui m'attendait; Je pense que c'est plutôt cela. Mais, c'est idiot. Tout le monde va mourir. Comme m'a dit un ami, méditer sur la mort est parfaitement inutile. C'est d'ailleurs inutile quand on va mourir dans quelques mois ou quand on pense ou qu'on espère que l'on va mourir dans plusieurs années. |
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suite le : | 4 décembre 2024 | ||||||||
jeudi 30 novembre 2006 | précédemment | 14 novembre 2024 | Gustav | J'étais assis à la table d'un café. Il y avait assez loin de moi
un jeune homme qui devait être métis, mais je n'en suis pas certain. Il
attendait visiblement quelqu'un et je remarquais ces signes de
l'attente qui ont bien été décrits par Barthes dans Fragments d'un discours amoureux.
L'évocation de ce livre de Barthes, que je n'ai pas relu depuis
l'adolescence m'a persuadé alors que le jeune homme attendait une
amoureuse ou bien un amoureux. L'évocation de Barthes aurait même pu me
persuader qu'il attendait un amoureux. Dans les écrits de Barthes, il
n'évoque pas, en tout cas pas dans ce livre, l'homosexualité, pourtant
toujours présente. Dans L'Empire des signes,
il y a des croquis de plan de Tokyo griffonnés qu'il a dessinés ou bien
qu'on lui a donnés. Les connaisseurs ont ensuite révélé qu'il
s'agissait de lui indiquer où étaient les bars gay. Mais, on ne l'a su
que plus tard, après sa mort. Dans les éditions de ce livre important,
il était indiqué que c'était un carnet d'adresses. Le temps filait. Le
jeune homme était impatient. Je n'ai pas compris pourquoi, ou plutôt je
ne l'ai compris qu'après j'avais l'impression que plus il attendait,
plus il rajeunissait, au point qu'il redevenait presqu'un un enfant.
Pourtant il ne pleurait pas. Soudain, une femme assez âgée est entrée
dans le café. Il a crié un peu trop fort, assez pour que les
consommateurs aux autres tables lèvent la tête ou se retournent. Celle
qu'il attendait et qu'il appelait maintenant était sa mère. Je me suis
dit alors que mon parcours d'observation avait été nourri par Roland
Barthes, bien malgré moi. J'aurais voulu les photographier dans leurs retrouvailles mais cela aurait été parfaitement inconvenant. J'ai donc écrit ce texte. J'aurais pu l'écrire autrement, à la manière d'un haïku : dans un café il attend, les feuilles mortes au vent, elle entre et le délivre. Il a crié maman. |
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suite le : | 2 décembre 2024 | ||||||||
samedi 30 novembre 2019 | précédemment | 16 novembre 2024 | Tiffène | Aujourd'hui, le prêtre nous a dit qu'il pensait que nous étions
prêts pour le mariage et que nous pouvions donc choisir une date et
aller en mairie pour publier les bans. Il nous a rappelé, ou plutôt
appris qu'il était interdit de se marier à l'église avant le passage à
la mairie. Cela a été instauré par la loi de séparation de l'Église et
de l'État en 1904 ou 1905. C'était une surprise pour Oscar comme pour
moi. Je veux croire que c'est notre embrassade du 16 novembre qui a déclenché quelque chose. J'en vois qui rigolent en pensant que cette embrassade a surtout déclenché une érection évidente chez Oscar. Ceux-là ne comprennent rien à l'amour. Il n'y a d'ailleurs pas que chez Oscar qu'elle a déclenché quelque chose. Heureusement que personne ne lira jamais mon journal, qui est intime lui aussi. Nous nous sommes concertés rapidement. Si l'on veut se marier avant la fin de l'année, il faut aller à la mairie dès lundi et réserver. Il peut parfois y avoir embouteillage, même à Rodez. Si c'est le cas, nous irons nous marier dans un petit village où nous sommes certains qu'il n'y aura que notre mariage cette année, voire l'année prochaine. Pour l'église, nous avons déjà réservé le prêtre. Ce sera celui qui nous a accompagnés dans notre parcours de discernement. Je n'écrirai pas ce que j'ai discerné le mieux. |
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suite le : | 10 décembre 2024 | ||||||||
lundi 30 novembre 2020 | précédemment | 28 novembre 2024 | Ulrich | Je m'habitue lentement à mon nouvel appartement de Mende.
Lentement, c'est bien le mot d'ailleurs. Je vais lentement partout là
où je vais. J'avance prudemment. Le kiné m'a bien dit qu'il était
vraiment préférable que je ne tombe pas, que cela ralentirait
certainement la rééducation, qui, par ailleurs, avance bien. Je ne suis pas encore allé me présenter au club de canoë kayak tout à côté. Me présenter n'est pas vraiment le terme adéquat d'ailleurs, car ils me connaissent, ou plutôt ils me connaissaient. Ils ne me connaissent pas encore tel que je suis aujourd'hui, un peu désarticulé. Ils ne seront pas surpris. Mon histoire a fait le tour des clubs, surtout ceux de Lozère et du Gard, que je connais presque tous. Mais il paraît que lorsque l'on me voit pour la première fois, ça fait drôle. Ombrelle semble s'être habituée. Elle me soutient quand il faut me soutenir. Elle m'attend quand il faut m'attendre et me laisse aller quand elle voit qu'il n'y a pas d'obstacle. Elle est vraiment parfaite et je me demande pourquoi un temps nous nous sommes séparés. Certes, elle avait eu une histoire, mais moi aussi j'ai eu une histoire... avec des rochers. Il ne s'est encore rien passé physiquement entre nous, même si, selon toute apparence, de ce côté-là, ça fonctionne bien sinon parfaitement. C'est déjà ça. D'ailleurs, je ne sais même pas comment c'est possible. C'est bon signe. Mais, si ça fonctionne, ça ne sert pas beaucoup. Chaque chose en son temps. |
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suite le : | 16 décembre 2024 | ||||||||
30 novembre | |||||||||
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