Diégèse
Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam
samedi 5 octobre 2024





2024
ce travail est commencé depuis 9045 jours (33 x 5 x 67 jours)

et son auteur est en vie depuis 23498 jours (2 x 31 x 379 jours)

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table des narratrices et des narrateurs

les narratrices et les narrateurs du protocole d'écriture de 2024










mardi 5 octobre 2004 précédemment 1er octobre 2024 Esteban Être malade, c'est d'abord attendre avec d'autres gens qui attendent. Dans la vie de tous les jours, les temps d'attente ont été réduits le plus souvent. C'est ce que l'on attend d'une société de consommation qui promet une jouissance immédiate ou presque. Mais, dans le secteur médical, on continue d'attendre. Et on attend avec d'autres gens qui attendent pour des raisons équivalentes aux autres. Cette attente diffère cependant selon la spécialité du médecin dans la salle d'attente duquel on attend. Je me souviens de ce cabinet double où l'un des cabinets était celui d'une gynécologue et l'autre celui d'un pneumologue. Cela facilitait les pronostics. Dans les salles d'attente que je fréquente en ce moment, il y a des gens amaigris, des femmes qui portent des foulards pour des raisons que ne sont pas religieuses.

Il est assez rare qu'une conversation s'engage entre celles et ceux qui attendent. Peut-être que dans les villages, quand tout le monde se connaît, chez le médecin de campagne, ça parle. Sauf que dans les villages, il n'y a plus que rarement des médecins de campagne.

Je rentre à l'hôpital début novembre. Je vais être opéré une nouvelle fois. Les médecins m'ont dit que j'aurai ensuite un traitement de chimiothérapie. Je ne sais pas si je porterai un foulard sur mon crâne. C'est plus facile d'être chauve quand on est un homme.

Parfois, le soir, à table, on dirait une salle d'attente. Personne ne parle, restant la tête penchée vers son assiette. C'est que l'on essaye de ne pas pleurer.








suite le : 29 octobre 2024










mercredi 5 octobre 2011 précédemment 29 septembre 2024 Laurence J'ai eu du mal à redescendre et pas seulement de Ganagobie sur cette route en lacets si étroite qu'il est difficile et même impossible parfois de croiser une autre voiture.

Je vais essayer de marquer ici l'histoire telle que je crois m'en souvenir. Je n'en suis pas certaine.

Il est venu à la consultation à Forcalquier. Il ne m'a pas laissé lui dire que je voulais arrêter la cure. Il s'est assis en face de moi et m'a dit qu'il avait des pulsions violentes et le fantasme de violer un homme. Il a ajouté qu'il pouvait aussi violer une femme, que pour lui, ce qui était important, c'était l'absence de consentement.

Alors, même au tréfonds de ma déliquescence déontologique, la thérapeute a terrassé l'amoureuse écervelée. Je lui ai donc dit de continuer à parler. Il se passait quelque chose dans la cure. C'était peut-être le fait d'avoir dû faire ces kilomètres depuis Manosque, seul dans sa voiture. Cela avait fonctionné comme un sas et lui avait permis d'avoir le courage, le déclic de parler de ce pourquoi il venait me voir.

Je ne crois pas qu'il y ait un risque qu'il passe à l'acte. Il n'est jamais passé à l'acte. Mais, ce qui le ronge et qui l'empêche d'avoir toute relation sexuelle consentie c'est qu'il ne peut être excité que par une relation sexuelle non consentie. Or, il ne peut moralement consentir à une relation non consentie. Je lui ai donc dit de revenir la semaine prochaine, c'est-à-dire demain.

Je ne suis plus amoureuse du patient triste. Je crois d'ailleurs qu'il avait interrompu sa cure parce qu'il sentait ou pressentait que j'étais par avance consentante. C'était une faute professionnelle. La thérapeute ou le thérapeute ne doivent jamais consentir.

Je suis ensuite allée seule à Ganagobie.








suite le : 13 octobre 2024










lundi 5 octobre 2020
précédemment 29 septembre 2024 Ulrich On devrait toujours faire attention à ce que l'on écrit ou à ce que l'on dit. Quand je relis la dernière page de ce carnet, les mots résonnent en moi de manière étrange. J'écrivais devoir chercher et sans doute trouver un autre point de chute. Je crois que je l'ai malheureusement trouvé. En voulant remonter un canoë coincé par une racine, j'ai lourdement chuté sur des rochers. J'ai dû être hélitreuillé et je suis hospitalisé à Mende. Je suis dans une coque. Le médecin m'a assuré que je pourrai remarcher. Mais, ce sera au prix d'une rééducation exigeante. En revanche, il m'a dit que ce serait sans doute difficile de refaire du canoë. Cela sollicite trop la colonne vertébrale. Je lui ai répondu que c'était pourtant mon métier. Il m'a dit que ma colonne vertébrale ne savait pas que c'était mon métier, voire, que justement, elle en avait assez d'être malmenée.

Je suis donc à l'hôpital. J'ai un masque contre le COVID. Les médecins aussi. J'ai l'impression que je suis dans l'antichambre de la mort. Mais ce doit être à cause des antalgiques. On m'a dit que j'avais eu de la morphine et qu'on avait changé pour que je ne m'habitue pas.

En tout cas, je peux écrire. Je peux lire aussi. Je pourrais sans doute téléphoner si j'avais quelqu'un à qui parler.








suite le : 7 octobre 2024
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