Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
mardi 3 septembre
2024 |
2024 |
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ce
travail est commencé depuis 9013 jours
(9013 est un nombre premier) |
et
son auteur est en vie depuis 23466 jours
(2 x 3 x 3911 jours) |
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ce
qui représente 38,4088% de sa vie |
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hier | L'atelier
du
texte |
demain |
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table
des narratrices et des narrateurs |
les narratrices et les
narrateurs du protocole
d'écriture de 2024 |
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jeudi 3 septembre 2009 | précédemment | 28 août 2024 | Jeanne | C'est aujourd'hui le grand-jour et je suis stressée. J'en veux pour preuve l'heure à laquelle j'écris ces lignes sur mon
carnet. Quatre heures du matin, ce n'est pas raisonnable, d'une part
car il y a peu de chance que les déménageurs arrivent dans l'heure qui
vient ; d'autre part car j'ai ensuite de la route à faire jusqu'à
Marseille. En fait, je suis excitée comme on dit aujourd'hui pour singer l'anglais. Je suis à la fois anxieuse et impatiente, heureuse et un peu mélancolique. Il se passe quelque chose dans ma vie. C'est indéniable. Mais un déménagement, c'est d'abord la fin de quelque chose avant d'être le commencement d'autre chose. Sauf à le faire exprès, il y a peu de chance, si je reviens à Nice, que je passe par ma rue et que, passant par ma rue, je passe devant mon immeuble et que ce faisant, je m'arrête et que je regarde quel genre de rideaux seront alors aux fenêtres. Sauf que c'est exactement ce que je ferai. Je le sais. Si je reviens à Nice un jour prochain ou bien lointain, je ferai exactement ce que je viens d'écrire que je ne ferai pas. Je laisse ici un témoin de mon passage. J'ai écrit sur un bout de fiche cartonnée un au-revoir et aussi mon nom et mon téléphone. J'ai démonté la plaque d'aération de la salle de bain. Trois vis. Peut-être quatre. J'ai déposé le carton et j'ai remis la plaque. C'est moins couteux et moins problématique à poser qu'une plaque en marbre indiquant qu'ici vécut Jeanne. C'est en fait peut-être plus durable. |
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suite le : | 5 septembre 2024 | ||||||||
mercredi 3 septembre 2014 |
précédemment | 22 août 2024 | Olivier | Je suis allée chercher Élise à la gare d'Austerlitz. Elle m'a
appelé et m'a demandé de venir la chercher et je n'ai pas demandé
d'autre précision que l'heure à laquelle arrivait le train. J'aurais pu
tout aussi bien demeurer toute la journée à la gare d'Austerlitz à
guetter l'arrivée de tous les trains venant de Châteauroux ou s'y étant
arrêtés. Je l'ai serrée très fort dans mes bras et elle m'a serré elle
aussi. Mais nous ne nous sommes pas embrassés. Peut-être parce que nous
pleurions l'un et l'autre. Dans la voiture, j'ai pris des nouvelles de ses parents et de son frère. Elle m'en a donné assez laconiquement. Elle m'a demandé si j'avais quitté Paris, si j'avais pris du repos. Je lui ai dit que j'étais resté ici et que je m'étais promené dans la capitale. Elle n'a pas demandé de détails. Quand nous sommes arrivés à l'appartement, elle m'a dit que c'était propre et bien rangé. J'avais évidemment pris soin de faire disparaître tout ce qui pouvait rappeler la grossesse. Fort heureusement, il n'y avait pas grand chose. Le plus dur aura été de déjouer les algorithmes des réseaux sociaux et des cookies publicitaires. Mais je les ai détournés, je crois. Avec un peu de patience, on peut y parvenir. Elle est maintenant partie se coucher. Je lui ai demandé si je devais dormir dans le salon. Elle m'a dit qu'elle voulait dormir avec moi. Elle m'a dit qu'elle m'aimait et je lui ai répondu que je l'aimais aussi. Et nous avons encore pleuré l'un et l'autre. Je ferme ce carnet et je la rejoins donc. |
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suite le : | 9 septembre 2024 | ||||||||
3 septembre | |||||||||
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