Diégèse | Calendrier de vie de l'auteur en spirale d'Ulam | ||||||||
dimanche 29 septembre 2024 | 2024 |
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ce
travail est commencé depuis 9039 jours
(3 x 23 x 131 jours) |
et
son auteur est en vie depuis 23492 jours
(22 x 7 x 839 jours) |
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ce
qui représente 38,4769% de sa vie |
trois mille trois cent cinquante-six semaines de vie |
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hier | L'atelier
du
texte |
demain |
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table
des narratrices et des narrateurs |
les narratrices et les
narrateurs du protocole
d'écriture de 2024 |
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samedi 29 septembre 2001 | précédemment | 21 septembre 2024 | Bernadette | Je me demande où je pourrais militer pour le droit des femmes.
Je ne voudrais pas que ce soit une organisation communautaire et je ne
voudrais pas non plus que ce soit une organisation affiliée à un parti
politique. J'en demande peut-être beaucoup. Mais ça doit bien exister.
Je l'espère en tout cas. Je n'en peux plus de recevoir à l'hôpital toutes ses femmes amochées par leur mec, leur père, leur frère, un mec dans la rue, des mecs dans la rue, un patron, un chef, un petit chef. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus des violences petites ou grandes et trop souvent grandes, très grandes, trop souvent trop grandes. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus des viols, des attouchements, des excisions, des grossesses dissimulées, des hymens mal refaits. Je n'en peux plus. Je veux pouvoir témoigner et je veux pouvoir lutter et je vais trouver où et comment. |
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suite le : | 9 octobre 2024 | ||||||||
mercredi 29 septembre 2004 | précédemment | 25 septembre 2024 | Esteban | J'ai un rendez-vous pour une nouvelle IRM un mois ou presque
plus tôt que ce qu'ils m'avaient dit lors du dernier contrôle. J'espère
que c'est seulement une question de disponibilité de la machine et pas
parce que tout compte fait, en y regardant mieux, il faudrait aller
plus vite. Surtout que je n'ai pas de nouveaux symptômes. Je n'ai plus du tout les crises que j'avais avant la première opération, ces sortes d'hallucinations et ces absences qui m'avaient conduit à consulter. Je pense vraiment que c'est une question de disponibilité et que, justement, c'est parce que mon cas n'est pas grave. Mais, si mon cas n'est pas grave, pourquoi doivent-ils me réopérer aussi vite ? Je vais aller voir mon généraliste et je vais lui demande des médicaments contre l'anxiété, sinon je ne tiendrai pas jusqu'à fin octobre. Je ne parviendrai pas à travailler correctement. Déjà que j'ai l'impression que la hiérarchie a peur que je sois en longue maladie. C'est idiot de leur part. Je ne suis pas irremplaçable et si je suis en longue maladie, je ne leur coûterai rien. J'appellerai demain l'hôpital, quand même, pour avoir plus de précisions. |
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suite le : | 1er octobre 2024 | ||||||||
mardi 29 septembre 2009 | précédemment | 5 septembre 2024 | Jeanne | Je ne sais pas si je ne me suis pas trompée. J'ai quitté une
situation de soins où on oscille en permanence entre l'espoir de
guérison et la déception face à l'absence de guérison à cette autre
situation, très noble, très engageante mais où l'espoir de guérison est
entièrement absent, définitivement absent. Hier, une vieille dame est partie. Une de plus. Elle est partie paisiblement. La fenêtre de sa chambre était ouverte. On entendait assourdies les répétitions des élèves du conservatoire et quelques vocalises venant de la Maison du chant, à deux pas, dans la rue Chape. Un oiseau est venu sur le rebord de la fenêtre comme s'il venait voir ce qui allait se passer, ce qui s'était passé. La vieille dame avait les yeux fermés. Cela faisait plusieurs jours qu'elle ne les avait pas ouverts. Ses mains étaient inertes. Seuls les appareils de contrôle pouvaient attester que la personne allongée était encore en vie. Et puis, doucement, ils ont attesté qu'elle ne l'était plus. Elle n'avait plus de famille. Peut-être n'en avait-elle jamais eu. Nous n'avons donc eu personne d'autre à prévenir que les services funéraires. Et c'est ainsi chaque jour ou presque. Je ne sais pas si c'est ma vocation que d'accompagner des personnes dans la mort. Je ne crois pas avoir la force spirituelle des sœurs. |
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suite le : | 27 octobre 2024 | ||||||||
jeudi 29 septembre 2011 | précédemment | 17 septembre 2024 | Laurence | Je lui ai donné rendez-vous demain à Forcalquier, prétextant que
je déménageais mon cabinet et que je ne pouvais pas assurer la séance à
Manosque. Le rendez-vous est à 11h30. J'ai tout prévu comme une tueuse
en série. Je vais lui dire que nous ne pouvons continuer à travailler
ensemble et que la cure s'arrête là. Il sera environ midi. Je lui
proposerai, puisqu'il n'est plus mon patient, de l'inviter à déjeuner
sur la place principale de Forcalquier. J'imagine qu'il acceptera. S'il
n'accepte pas, l'histoire se terminera là. S'il accepte, nous irons
déjeuner et je lui parlerai de ce lieu magique qu'il doit absolument
découvrir. Il ne connaîtra pas le lieu. Je lui proposerai de laisser sa
voiture à Forcalquier et je l'emmènerai à Ganagobie. Je lui montrerai
au passage la ferme des Dominici. Là-haut, le ciel sera clair. Le monastère derrière nous enverra ses ondes puissantes sur nos corps si proches l'un de l'autre. Il me prendra la main. Nous repartirons à la fois rassasiés et impatients de nous trouver enfin. |
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suite le : | 5 octobre 2024 | |||||||
mardi 29 septembre 2020 |
précédemment | 25 septembre 2024 | Ulrich | Je ne sais pas ce que je vais faire de cet hiver. J'ai fermé
l'école de canoë-kayak. Je n'ai pas les finances pour aller dans
l'hémisphère sud. De toute façon, les voyages internationaux sont
encore limités. Je n'ai plus d'amourette en vue. Je n'ai plus d'amour
en vue. Je suis seul à Florac, l'une des plus petites sous-préfectures
de France. Cela m'inquiète de me sentir aussi sec et désœuvré. Même le sport ne me fait plus envie. Fort heureusement, je parviens à me forcer à courir tous les jours et à m'entraîner avec le matériel que j'ai chez moi. C'est une routine qui me fait du bien. Si j'arrêtais, je crois que j'en mourrais. J'ai croisé Ombrelle hier en face de la poste. Je l'ai trouvée bien jolie. Elle m'a fait un signe de la main. Elle était en pleine conversation téléphonique. Elle m'a tourné le dos comme on le fait pour signifier que l'on ne veut pas être dérangé. Je n'ai pas traversé la rue. Je ne suis pas allé à la poste. D'ailleurs, je n'avais rien à y faire. Il ne faut pas que je reste à Florac. Je dois trouver un autre point de chute. Au moins pour l'hiver. |
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suite le : | 5 octobre 2024 | ||||||||
29 septembre | |||||||||
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