Mais, la question posée ici serait donc : peut-on créer sans exclure l'autre ?
Je ne trouve plus dans la bibliothèque le livre de Blanchot « L'Écriture du désastre », que l'on ne trouve plus d'ailleurs que parmi les livres d'occasion. J'aurais voulu pouvoir y glaner d'autres phrases en écho. Mais, j'ai trouvé cela extrait des remarques de Robert Anthelme sur une conversation avec Maurice Nadeau et Dionys Mascolo sur ce même livre de Blanchot. Ils avaient trouvé cette conversation si insatisfaisante que Nadeau a décidé de ne publier que les remarques de chacun dans la Quinzaine littéraire du 1er au 15 février 1981. Puis, plus tard, en 1994, les remarques d'Anthelme, seules, ont été publiées dans la revue Lignes. De tout cela, je garde ceci, qui semble répondre à la question posée dans le carnet rouge :
« La vie la plus retirée, la pensée la plus approchée de chacun, la moins tournée vers soi, soi toujours comme soi et l'autre »
Et de cela, par réduction successive au sens que l'on donne à « réduction » en cuisine, je garde :
« soi toujours comme soi et l'autre »
C'est un viatique assez convenable.
« L'idée donc, d'entrer en littérature, d'entrer en écriture, l'idée d'écrire comme si je ne l'avais jamais fait, et de ne plus faire que cela. »