PARIS
27 septembre - 1990
Curieux désespoir d'avoir l'air (ce que me dit le reflet que je croise) de ce que je suis : fatigué (las, malade) vieilli. Rien à voir (avec ?) la fraîcheur présumée des générations suivantes, montantes.
Curieux car, (enfin !) c'est en désaccord avec toute la recherche spirituelle des temps derniers. Cette recherche philosophique et métaphysique devrait bousculer ce désespoir.
Peur aussi que ce sentiment ne soit qu'une projection pas encore tout à fait accomplie et que cette impression donc ne va faire qu'hâter la réalisation de cette défaite du corps. Tout cela me semble un général et généreux affaissement.
Je ne peux cependant accepter de perdre un temps précieux à ce vain combat.
Trente-cinq ans plus tard, on y est au « général et généreux affaissement » du corps, mais pas encore tout à fait. En revanche, il ne reste certainement pas trente-cinq ans pour l'éprouver entièrement.
Mais quand même, rétrospectivement, on se donnerait bien des claques et même quelques coups de pied au derrière.