La tristesse m'a marqué la journée entière.
Le rêve de l'après-midi : un geste de tendresse, inaccompli, fébrile et cependant calme.
Triste aussi de cette carte idiote reçue de Barcelone, qui ne dit rien que la jérémiade.
Triste de cet alcool bu hier et peut-être de ces efforts de concentration, qui conjugués m'ont porté près d'une révélation largement surfaite.
Car qu'aurais-je à dire qu'un peu trop de corps qui réclame et qui se cabre parfois à cette ascèse pure mais désespérée.
F est parti courir, fortifier encore ce corps déjà trop corseté de muscles et chaque pas couru me foule, seul
.../...
Il s'agit pour Barthes de décrire le « couplage » comme étant « une folie à deux ».
La deuxième figure que Barthes aborde dans ce cours vers la 27e minute est nommée « distance » et plus particulièrement « la distance entre les corps » comme étant une aporie en quatre points dont la citation donnée ici le vendredi 8 janvier 2010 est le quatrième point.
« Mais
en tuant le désir de l'autre, le désir des autres, il se peut que je
tue tout simplement le désir de vivre. Si le corps de l'autre ne me
trouble pas, ou, disons, si
je ne peux jamais toucher le corps de
l'autre, à quoi bon vivre ? Je pose la question, bien sûr,
c'est tout. »
Ce qui étonne et ne cesse d'étonner, c'est qu'en 1991, on n'avait aucune possibilité d'accès depuis la Syrie à ce cours de Barthes qui pourtant continuait de vivre dans le cœur et le corps du narrateur, prouvant si cela était nécessaire que la force spirituelle des pères du désert et notamment de Siméon, souvent visité, hantait encore et toujours les lieux.
D'ailleurs, si l'on avait bien assisté en 1978 et 1979 aux cours de Barthes sur le roman, il n'en avait rien été en 1977 du cours sur « Le Vivre ensemble ».