Diégèse
Le texte en continu
vendredi 8 octobre 2010




2010
ce travail est commencé depuis 3934 jours (2 x 7 x 281 jours)
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« L'exposé des tribulations très particulières de quelqu'un qui veut écrire finira par lasser, disons, la curiosité des uns et la fidélité des autres. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 15 décembre 1979











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Quel est le rôle de noms de villes turques dans le texte ? Il s'agit de jouer avec des syllabes inattendues. Il s'agit de retrouver le plaisir de l'onomatopée de l'enfance, de mots qui ont tout leur sens, qui gardent tout leur sens, qui conservent tout leur sens puisqu'ils n'en ont en apparence aucun. Adapazari... Je l'écris, je le prononce, il demeure intact. Il exprime une toponymie de l'ailleurs radical.
Alors je pense à toi, mais c'est comme ne penser à rien.
Non pas à personne mais à rien. Puis, écrire que je pense à toi, c'est me permettre de ne rien faire, de ne pas bouger, d'être dans un fantasme absolu d'immobilité : l'amour.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
Est-ce que, avec Barthes, cet « exposé des tribulations très particulières de quelqu'un qui veut écrire finira par lasser » ? Je peux imaginer prendre comme objectif d'écriture d'écrire chaque jour davantage des textes illisibles. C'est un vieux projet que d'écrire des « illisibles », que j'avais il y a bientôt trente ans. Quel serait cet objectif d'un texte assez intime pour ne pas être communicable ? Ce serait parvenir à transcrire directement, sans médiation aucune, le langage de l'inconscient. Mais pourquoi faire cela ? Par amour.










8 octobre






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Qu'est-ce qu'un auteur peut faire dans un texte qui voyage alors qu'il en risque à chaque instant l'expulsion ? Et tu ne connaîtras ni l'amour ni le voyage.
Il ne s'agit pas de la tentation d'écrire une histoire.
Et puis le monde se différencie.
Je retrouve en arrière Adapazari, encore détruite dans le souvenir du tremblement de terre, les immeubles défaits par les géants... ... un peu de cette douceur qui me manquait alors, que je ne pouvais plus distinguer dans aucun de tes gestes... Je me rappelle cet endroit de la rue Iskanderoun, ce vieux restaurant turc où nous allions parfois nous regarder dans les miroirs en biseau tout en buvant de l'alcool blanc.