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Il y avait ton
souvenir.
Il y avait toujours ton souvenir qui était devenu, ce souvenir,
peu à peu, la source de tous les souvenirs, le point fixe de tous
les souvenirs. Quand ce souvenir s'est d'abord estompé, quand il
a ensuite disparu,
il a entraîné avec lui, comme dans les
contes pour enfants, tous les souvenirs qui, subrepticement,
lui
faisaient
référence. Je suis
restée avec des souvenirs épars,
aussi épars que les objets d'une chambre cambriolée. Je suis
restée sans référence, avec l'oubli comme seul espoir et le
souvenir est comme un rêve. Je
ne suis pas certain que cela me calme, que cela me rassure, que cela
m'apaise.
Pourtant, je sens parfois comme
une fuite, une perte, un désir qui bouge là. |